Ma cuisine simple, naturelle, accessible et instinctive se revendique du terroir italien. Le pays d’où je viens. Française d’adoption, je suis en quelque sorte une touche à tout qui donne ses tuyaux, les édite, les enseigne et les fait déguster.


T oute petite, je suis tombée dans la marmite. Mon enfance à Trévise près de Venise a baigné dans les parfums, les odeurs, les atmosphères des grands repas de famille chez mes tantes Vige et Rosanna et ma grand-mère paternelle Clora, toutes trois originaires d’Emilia Romagna, la patrie des pâtes fraîches. En cuisine les placards et réfrigérateurs débordaient d’ogni ben di dio (tous les biens du Bon Dieu). Je les regardais avec émerveillement s’activer pour concocter des tortelli di zucca (au potiron), des tortelli aux herbes ou encore des cappelletti, des spécialités de chez elles.
Riche de tout ce patrimoine culinaire authentique, haut en goûts et en saveurs, rehaussé de romarin, de sauge, de Parmigiano Reggiano…, j’ai naturellement suivi le même chemin. A mon rythme.
Pendant mes études à la fac et un premier job bien loin de cet univers savoureux qui me fait venir régulièrement en France, je fréquente les cours d’un fin gourmet, Renzia Sebelin, formé chez les plus talentueux chefs de la botte.

Mais Paris me tendait les bras et je savais qu’un jour j’y reviendrai pour de bon. Alors j’ai régulièrement fait des sauts de puce pour suivre des cours au Ritz et au Cordon Bleu afin de m’initier à son patrimoine culinaire et, pourquoi pas, me lancer dans une nouvelle aventure, loin de ma chère Italie.

Française d’adoption depuis maintenant vingt-cinq ans, j’ai commencé par officier dans des adresses italiennes, tout en fréquentant les vendredis soir le cours d’histoire de l’alimentation de Jean Louis Flandrin à l’EHESS (dont je garde des souvenirs inoubliables, y compris du dîner qui suivait les cours et des banquets historiques de fin d’année !). Dans le premier restaurant je préparais les antipasti et les desserts. Puis j’ai poursuivi dans un second établissement, le « Caffè Bini », comme responsable de cuisine sous la houlette d’Anna Bini. Pionnière de la cuisine toscane en France cette femme de caractère m’a inculquée sa passion et son savoir-faire. Mais pas seulement. Lors d’un séjour estival chez elle à Filicudi dans les Iles Eoliennes, à l’occasion d’un reportage d’une journaliste française, elle m’a fait découvrir une nouvelle façon de promouvoir les plats de chez nous : le stylisme culinaire. L’idée germe doucement mais sûrement…

Changement de décor, je rejoins la Maison Ladurée, au magasin du Printemps, à l’époque de Pierre Hermé. Pendant trois ans, à la carte du salé , je propose la cuisine que j’aime, légère et à base de légumes. Puis je décide de voler de mes propres ailes, d’aller de l’avant, de préparer en live ces recettes qui font partie de mes souvenirs. Cette cuisine simple et instinctive, ancrée dans la culture familiale. Le premier à m’avoir fait confiance est l’artiste Philippe Model. Les cocktails professionnels défilent. Et les journalistes me demandent de collaborer en tant que styliste et auteur culinaire. Depuis, j’ai signé pour des magazines, comme Elle, l’Express Styles, Marie-Claire Maison, Maison Française et Régal. Et l’édition s’en est mêlée. Mon premier livre sorti chez Marabout en 2004, va être suivi de treize autres.

ustensile2Et tout en continuant à fourmiller de projets livresques, je dispense des conseils auprès des restaurateurs et des entreprises culinaires. Depuis avril 2016 j’ai une rubrique de 5 pages dans Saveurs, bellissimo magazine de l’art de vivre gourmand.
Pour toutes ces activités, je garde une seule et unique philosophie : une cuisine made in Italie simple, savoureuse, fraîche et naturelle, composée d’une foule de légumes et de bons produits de mon pays !